Une bouffée d'oxygène

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La reconnaissance du viol conjugal ?

Cinq ans de prison pour avoir violé son épouse

 

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La Cour d'assise du Val-de-Marne a condamné ce mercredi soir à cinq ans de prison, dont deux avec sursis, à l'encontre d'un trentenaire poursuivi pour avoir violer sa compagne il y a trois ans. Une victoire pour Ni putes ni soumises, partie civile dans cette affaire.

Pâle et épuisée, Samia a accueilli la décision de la Cour d'assises avec soulagement ce mercredi soir à Créteil : cinq ans de prison dont deux avec sursis contre son agresseur. C'est beaucoup moins que les 8 à 10 demandés par l'avocate générale, mais le principal n'était pas là pour la jeune femme.

Pour la première fois, son ex-conjoint a été reconnu coupable de violence et de viol. A l'ouverture du procès, Samia avait refusé le huis clos pour "parler au nom de toutes ces femmes qui ont subi des violences" au sein du couple. "C'est une victoire car la société a reconnu le viol conjugal, maintenant je dois vous avouer qu'on attendait un peu plus", a réagi juste après le verdict Me Nathalie Tomasini, l'une des avocates de la victime.

Les faits se sont déroulés en décembre 2010. Miné par l'alcool et les disputes, le couple ne s'entend plus. Un soir, Fred, 31 ans, ne "comptait plus les claques" devant leur fille de quatre ans. Le jeune homme a ensuite contraint son épouse a avoir des rapports sexuels. Par deux fois.

 

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L'association Ni putes ni soumises voit dans cette décision une victoire alors que les cas de viols conjugaux parviennent rarement jusqu'aux Cours d'assises.

"Très souvent dans la tête des gens, et jusque dans la tête de certains magistrats, le viol conjugal est considéré comme un peu moins grave que le viol commis par un prédateur sexuel", a estimé en marge des débats Me Clotilde Lepetit, avocate de l'association "Ni putes ni soumises", qui s'était constituée partie civile.

 

Par Corinne Audouin, Antoine Krempf

 


16/10/2013
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